Public affairs

Les gestes et mouvements de la vie quotidienne – ces chorégraphies discrètes de l’espace domestique – offrent des possibilités de transformer le quotidien et de redéfinir les modes d’expression de soi. La danse et la performativité de l’espace domestique peuvent alors transformer les gestes banals en moyens d’affirmer des identités minoritaires, révélant des stratégies de négociation des normes de genre, de sexualité et des dynamiques de contrôle social. Ces chorégraphies du quotidien réinventent l’espace domestique en un terrain où les identités peuvent être vécues de manière fluide et critique, au-delà des attentes normatives imposées à la sphère privée.

En déplaçant le débat public vers l’espace domestique, l’analyse critique des chorégraphies quotidiennes crée un langage du mouvement qui répond aux formes de contrôle et de discipline imposées par la société. En identifiant des chorégraphies dissidentes et minoritaires, l’espace domestique, réaménagé par ces gestes quotidiens, devient alors un lieu d’expérimentation de résistance subtile aux normes dominantes et de construction de nouvelles subjectivités. Ces chorégraphies domestiques peuvent être des spatialités où les corps s’émancipent de la surveillance sociale pour revendiquer une autonomie de mouvements, brouillant les frontières entre le personnel et le collectif. Dans cet espace réapproprié, les gestes les plus ordinaires se transforment en actes politiques, affirmant la différence et à la pluralité dans le quotidien, et de ces futurs.

Alors que le néolibéralisme a, au cours des vingt dernières années, relégué les questions de genre et de sexualité au sein de la sphère privée, Public Dance cherche à ramener ces enjeux dans le débat public. L’exposition et résidence invitent architectes, chorégraphes, performeur·eusexs, artistes et chercheur·exs à explorer comment la danse et le mouvement dans l’espace domestique peuvent générer de nouvelles formes de résistance et de transformation sociale. À travers des performances, des ateliers et des discussions, et l’exposition des recherches du collectif Public Affairs, menée pendant cette année de résidence, Public Dance examine la manière dont le quotidien devient un terrain politique, où les gestes intimes deviennent des vecteurs d’émancipation, bousculant les frontières entre le privé et le public. En s’inspirant des expériences locales à Genève, cette initiative propose de réinvestir l’espace domestique de sa dimension politique, explorant le potentiel libératoire de la performativité quotidienne dans la construction de nouvelles subjectivités.