La recherche « Public Affairs », menée en parallèle des expositions Public Love, Public Care, et Public Dance, interroge les manières dont les espaces domestiques façonnent et contraignent les relations, les formes de soin et les expressions de soi. En croisant les outils de la discipline architecturale avec les savoirs des études de genre et de la sexualité, nous cherchons à comprendre comment l’espace participe à la reproduction sociale, tout en explorant les possibilités de transformer ces dynamiques à travers des pratiques critiques de design et de spatialité.
Les expositions révèlent chacune un aspect essentiel des structures spatiales et de leurs liens avec les relations humaines : Public Love explore les conceptions normatives de l’amour romantique et du couple, inscrites dans l’architecture de la famille nucléaire et de la maison individuelle ; Public Care aborde les dimensions invisibles et souvent non valorisées du soin, en questionnant comment l’espace peut soutenir des formes de solidarité collective hors des modèles de reproduction sociale capitaliste ; Public Dance interroge les pratiques corporelles et la performativité dans l’espace domestique, transformant les gestes quotidiens en expressions de résistance et de transformation politique.
À travers des recherches historiques, auto-ethnographiques, et auto-fictionnelles par le dessin et des analyses critiques de l’espace, notre projet vise à déconstruire ces domesticités disciplinaires pour identifier les normes et hiérarchies qu’ils soutiennent et naturalisent. En retraçant l’histoire des espaces d’amour, de soin et plus largement, domestiques, nous cherchons à déstabiliser les frontières rigides entre privé et public, entre travail et affect, entre espace intime et espace social. Notre approche repose sur la conviction que l’architecture, en lien avec les luttes féministes, queer, transbipédégouin·exs et abolitionnistes, peut jouer un rôle dans la réinvention de politiques relationnelles et dans la création d’espaces supportant le travail reproductif minoritaire.
Cette recherche vise donc à soutenir une réflexion collective sur de nouvelles pratiques et chorégraphie de l’habitat, du soin et de la relationnalité, imaginant des espaces capables de répondre aux besoins pluriels et émancipés des normes dominantes. Elle se propose de réinvestir l’espace comme un support à l’émancipation, pour des formes de vie et de solidarité qui ne soient plus contraintes par les structures de reproduction sociale dominantes mais ouvertes aux potentialités d’autres futurs reproductifs.